mercredi 29 décembre 2010

Une saine indignation à un prix modique

Il paraît qu'on en parle partout. Je n'en sais rien. Pourtant, je ne fuis pas les médias (j'ai pas loin de 70 flux RSS de médias divers dans mon aggrégateur) juste la télévision, que je ne possède pas. Bref, j'ai donné trois roupies à la marchande en l'échange d'un exemplaire de "Indignez-vous !". C'est seulement rentré au foyer que l'un de mes parents me dit "ah tiens, tu l'as acheté ? On en parle partout."
Bon, moi qui croyait être tombé sur un petit opuscule méconnu, c'est loupé. En même temps, je me fiche de la célébrité du dit opuscule. L'essentiel, c'est qu'il soit bon. Alors, l'est-il ? Et de quoi parle-t-il ?



L'auteur, Stéphane Hessel, n'est pas un inconnu. Il fait partie de la poignée de résistants actifs encore en vie. Diplomate, ambassadeur, poète et l'un des rédacteurs de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Excusez du peu. Les mots me manquent pour témoigner du respect que ce monsieur m'inspire.

Récemment, donc, il a rédigé Indignez-vous ! qui est une sorte de lettre ouverte aux français, ou mieux, à tous, qui, à l'heure actuelle, ne réagit plus vraiment aux horreurs qu'elle voit ou qu'elle subit. Qu'elle voit, surtout, via une société médiatisée omniprésente. Le titre, c'est un cri du coeur, le contenu, c'est un encouragement à sortir de l'acceptation muette. Un encouragement à réagir. Une explication, aussi, de ce qui a fait de M. Hessel l'homme qu'il est, de ce qui le meut. Et ça, c'est justement une indignation franche, digne, rageuse, qui le prend aux tripes et qui le fait avancer, aujourd'hui encore, après 93 années de luttes. Presque un siècle, à peine plus jeune que le code du travail originel (celui qui ne fut pas charcuté).

Oui, aujourd'hui, on oublie souvent de s'indigner. Plus qu'un bol d'air frais, ce livre est un verre d'eau froide à la gueule, pour se réveiller. A lire !

Indignez-vous ! de Stéphane Hessel
chez Indigène Editions
ISBN n°978-2-911939-76-1

lundi 20 décembre 2010

Le dernier bouquin de l'année

Pour cette fin d'année, un billet sur un livre un peu déprimant. Malcolm Beith est un pigiste qui a essayé d'approcher le plus célèbre des chefs de cartel en activité, à savoir Joaquin Guzman, dit "El Chapo", et il dresse dans ce livre l'historique de la montée en puissance des cartels mexicains, de leurs guerres internes, de la guerre avec les gouvernements mexicains et américains, et de l'effet général de tout cela sur la population.

Et cet historique est triste. Et violent. Triste parce que, au global, le combat semble sans issue et perdu d'avance. La quantité d'argent en jeu est si phénoménale que les cartels ont les moyens de s'offrir cent fois les hommes politiques et les politiciens dont ils ont besoin pour se protéger de la loi. Et si vient un type décidé à tenir son serment, il finira le corps criblé de balles ou découpé en morceaux après quelques maigres victoires : la guerre contre la drogue a fait des dizaines de milliers de morts au Mexique. Corruption à tous les étages, démission générale, population soutenant parfois les criminels, le tableau est d'une noirceur de charbon. Ce qui ressort le plus de tout cela, c'est le pouvoir de l'argent, et de sentir qu'avec des chèques assez gros et nombreux le même drame pourrait survenir dans n'importe quel pays.


En termes d'écriture, si le livre est intéressant et bien écrit, il reste aussi anecdotique, dans le sens où le contenu manque de chiffres et de traitement en profondeur. Ce qui le rend certes facile à lire, mais il aurait été intéressant d'avoir plus d'information sur les actions  gouvernementales mexicaines et américaines, qui ne sont traités, hélas, que d'une manière finalement légère donnant l'impression d'un poulet sans tête, qui court à l'aveuglette en attendant de s'effondrer. Or, malgré la corruption à grande échelle, la vision d'ensemble existe. D'ailleurs, certains acteurs envisageant des choses à grande échelle sont présentés, mais toujours via l'anecdote. C'est un peu dommage, donnant un aperçu des choses par petites touches concentriques plutôt qu'une grande fresque. Un autre petit reproche, c'est le sentiment d'une légère fascination de l'auteur pour Guzman, mais cela reste léger.

Un livre intéressant, aux informations récentes (début 2010) qui mérite d'être lu, mais qui mériterait d'être accompagné d'un ouvrage plus dense. En même temps, je réclame, je réclame, mais je suis pas sûr que j'aurais eu le courage de lire un ouvrage dense sur le même sujet, hihihi.

The Last Narco par Malcolm Beith (blog)
en anglais chez Penguin
ISBN n°9780141048390

mardi 14 décembre 2010

Censure à la con et Loppsi 2 : mailez vos députés

Avaaz.org a mis en place un système permettant d'alerter ses députés. Je sais pas si spammer les boîtes des députés est une bonne idée in fine, mais le lien est là, au bout du texte repris de Avaaz :


REFUSONS LA 

CENSURE D'INTERNET

Dans les prochaines heures, les députés français vont adopter les premiers articles d'une nouvelle loi répressive sur la sécurité qui instaurent une censure consistant à filtrer des sites internet -- une attaque dangereuse contre notre libertés démocratiques fondamentales.

Ceux qui défendent ces mesures prétendent qu’elles aideront à lutter contre la pédopornographie -- mais des groupes de citoyens et de lutte contre la pornographie infantile ont dénoncé la loi en indiquant qu’au contraire elle contribuerait à aggraver le trafic sexuel des enfants.

Nos députés ont 24 heures pour rejeter cette mauvaise proposition -- si nous soulevons une vague massive de pression citoyenne partout en France, nous pourrons obtenir un vote allant dans le bon sens et protéger notre démocratie. Envoyez un message urgent!