jeudi 23 juin 2011

Montebourg et la démondialisation ainsi que les droits civiques aux US

Allez, hop, retour aux opuscules politiques. Comme d'habitude, les journaleux évoquent les primaires socialistes sur l'air toujours répété de "regardez comment qu'ils sont divisés que c'est pas comme ça à droite" (parce que le métier actuel de nombre de pisse-copies est de vendre du cliché à leurs lecteurs et ça me rappelle qu'il faut que je retrouve l'étude qui racontait que lire une opinion similaire à la sienne propre donnait un gros susucre au cerveau, ceci expliquant alors cela). Les gonzes sont tout aussi divisés à droite, sauf qu'on évite de trop le souligner à longueur de page. Pourtant, Borloo, Galouzeau et Sarko, vu leur positions personnelles envisagées pour 2012, on pourrait penser qu'il y a quelque dissension. Non ?

Passons, ce n'est pas le sujet.

Ce matin, alors que je trainaillais dans une librairie absolument quelconque, je suis tombé sur le petit opus d'Arnaud Montebourg, qui présente globalement ses idées de pour quand il serait président. Donc sa plateforme pour les primaires. Je ne connaissais pas en détail ses positions et mon seul contact avec lui c'est de l'avoir aperçu de loin sur le quai d'une gare récemment (pis j'ai pas la télé). L'ouvrage lu d'une traite de RER/Tramway/Métro, je connais mieux son positionnement et il me plaît globalement. Mais j'attends de lire les autres plateformes avant de me décider. Parce que oui, j'irai voter à la primaire : quand on me donne le droit de vote, j'ai tendance à m'en servir.

Le bouquin de M. Montebourg est très bref. Il commence par évoquer des cas, dans le monde entier, de travailleurs exploités, maltraités, abusés. Je me reconnais d'ailleurs dans un des cas évoqués, tout comme chacun d'entre vous (je doute avoir des lecteurs dans la tranche des 1% les plus riche de France). A partir de là, il établit que la mondialisation est la cause du problème. Ensuite, il suggère des solutions pour lutter, principalement la démondialisation sous la forme d'un "protectionnisme vert" à l'échelle de l'Europe. Je dois avouer que ce keynesianisme proposé n'est pas sans me rappeler une proposition de M. Frédéric Lordon.

Honnêtement, l'effet bonbon sucré pour le cerveau que j'évoquais plus haut est présent, mais justement, je reste méfiant même si son pamphlet (parce que ça en a la forme) va dans mon sens. J'aurais aimé plus de sources sur plusieurs sujets. Ce n'est pas parce que c'est en accord avec mes opinions que je n'ai pas de doutes : j'ai donc vérifié l'existence, entre autres, des "one euro job" en Allemagne et découvert une réalité effarante sur le soi-disant "modèle allemand", qui n'est guère qu'un modèle pour le patronat. (Je lie ici du Rue89, mais les sources sont variées et se recoupent.)

Au final, malgré un livre un peu lourd sur la forme vers le milieu, son programme est intéressant, mais il reste très vague sur l'implémentation. Comment veut il réaliser son protectionnisme vert, qui consiste à établir des taxes douanières sur la base du respect de l'environnement, ce qui permet de faire la nique à l'OMC. Il est vrai que l'Europe est la seule grande puissance à n'appliquer quasiment aucun protectionnisme là où les autres ne s'en privent pas. Je suis d'accord, mais comment convaincre l'Allemagne, puisque c'est le couple Franco-Allemand qui mène régulièrement la barque bleue étoilée de jaune ? J'aurais aussi apprécié connaître ses positions sur de nombreux autres sujets car, même s'il est vrai qu'il y a beau temps que l'économie a pris le pas sur le politique, je suis toujours curieux de connaître la position d'un candidat sur ACTA, sur l'immigration, la santé, l'intérieur, la justice, etc. Alors c'est sûr que cela aurait demandé un livre plus gros, plus cher (l'opus est à 2€) et écrit plus petit. Je réserve donc ma décision sur les primaires le temps d'en savoir plus de la part de chacun des candidats.



Votez pour la démondialisation ! de Arnaud Montebourg
chez Flammarion, ISBN n° 978-2-0812-6883-8

Accessoirement, je continue aussi de lire les petits recueils de discours de chez Points dont j'avais déjà parlé. Ce matin, donc, en plus du livret ci-dessus, j'ai pris deux discours sur les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, à savoir un discours de Malcolm X intitulé "Le Vote ou le Fusil" et un autre de John Fitzgerald Kennedy, antérieur, intitulé quant à lui "Nous formons un seul et même pays". Deux visions très différentes pour une même opinion sur la quête des doits civiques. Deux discours puissants, forts, viscéraux. Malcolm X se lance dans un combat définitif, JFK essaie de changer la loi mais aussi la mentalité du moindre de ses compatriotes.
Dans mon opinion, ces textes n'ont rien perdu et sont toujours aussi importants. Cette collection de discours chez Points ne m'a jamais déçu : on connaît tous une phrase célèbre de l'un ou l'autre discours, mais peu les ont lus en entier, alors que ça vaut vraiment le détour.



Le Pouvoir Noir, de Malcolm X et John Fitzgerald Kennedy
chez Points, ISBN n°978-2-7578-2200-5

mardi 7 juin 2011

Bouquins de plage : Worldwar ou la 2° GM avec des lézards. Si.

Je sais qu'aujourd'hui il fait moche et ça craint, mais je vous soupçonne d'aller à la plage dans un avenir proche, voire un proche avenir. Si si. Et comme vous vous demandiez quoi emmener avec vous sur le sable fin de plages lointaines, les pieds dans l'eau bleue cristalline, je vais vous recommander une petite (2000 pages à peine) série de livres pour occuper le temps que vous ne passerez pas à vous mettre de la crème solaire. Des fois, je suis trop généreux.



Vers le XIIè siècle après qu'on aie cloué un mec à une croix parce qu'il avait recommandé aux gens d'être gentils les uns envers les autres, une sonde extraterrestre fait le tour de la planète et ramène des clichés des habitants à ceux qui l'avaient lancée : des pécores, des soldats en armure et des types qui vivent dans des huttes. Les extraterrestres, fort de leur société millénaire rigide et calcifiée, dotés d'une technologie plutôt "fin du XXè siècle", décident alors d'envahir la terre en allant péter la gueule à ces pouilleux de terriens pour leur montrer qui est le maître. Avec leurs tanks et leurs missiles à guidage laser, ça devrait pas durer trois jours. Sauf que...



Sauf que le temps que la sonde revienne, que les extra-terrestres se décident et fassent enfin le voyage, ils débarquent sur la Terre en ... 1942. La conquête de la planète va pas être si facile que ça. Toutes les nations humaines sont en économie de guerre, industrialisées et possèdent bien plus d'expérience du combat réel que les E.T. élevés en cuve et formés sur des simulateurs.



C'est un peu con mais très très rigolo. L'histoire est racontée vue au travers d'une douzaine de protagonistes, humains ou non, haut placés ou non et qui parfois se croisent de manière étonnante. Les extra-terrestres n'arrivent pas à s'adapter à la vitesse d'évolution humaine et ont de ce fait de nombreuses surprises, et n'ont aucune notion de diplomatie. Ce qui fait qu'au final le conflit finit par s'équilibrer et tout cela donne lieu à des scènes assez cocasses.


Par contre, autant l'avouer, c'est assez mal écrit, certaines storylines sont pas super intéressantes et le troisième tome est clairement un "passe-plat". Mais cela reste fun et très lisible, et on peut pas dire qu'on se pète le neurone à le lire. On dirait le fantasme d'un meneur de jeu de rôles. La série se poursuit dans un deuxième cycle puis un dernier volume, mais je ne vous les recommande pas encore, ne les ayant pas lus. Je recommande uniquement le premier cycle, bien fun, bien barré et très très sympa.
Bon, ça n'a par contre guère d'intérêt au niveau politique, soyons honnêtes.


Worldwar series (In The Balance, Tilting The Balance, Upsetting The Balance et Striking The Balance) de Harry Turtledove
en anglais chez Del Rey
ISBN n° : 978-0345388520, 978-0345389985, 978-0345402400, 978-0345412089
NB : préférez les ouvrages US plutôt que UK. Les couvertures sont moches dans les deux cas, mais plus fun coté US...

Ailleurs :
C'est la faute à Alias. Par sa faute, j'ai fait 5 victimes ;)