lundi 21 novembre 2011

Haarlem globe trotter

Pour continuer dans l'univers de la bande dessinée sur base historique, j'ai envie de vous faire découvrir la magnifique bande dessinée Jéronimus. Ce tryptique a ses planches réalisées en peinture, permettant d'appuyer d'une certaine manière le lieu et l'époque, le sujet et l'histoire, puisqu'il s'agit de la renaissance flamande, période faste du commerce international des Pays Bas.



On y suit les aventures de Jeronimus Cornelisz, un personnage assez malsain, apothicaire aux accointances hérétiques et mibertines mal vues, qui s'engage sur un bateau afin de fuir Haarlem et la Hollande et un passé qu'il trouve lourd, du fait de ses accointances (fort discutées historiquement), de sa faillite et du décès de son bébé. Par un jeu de circonstances où Jeronimus finit par se lier d'amitié avec le capitaine de son bateau, le Batavia, il organisa avec l'aide d'un petit groupe de partisans une mutinerie, mais avant de lancer l'opération, une tempête amena le navire à faire naufrage.

Il finit par prendre la tête des 300 survivants et dans les circonstances extrême de survie où ils se trouvaient, organisa un règne absolument sanguinaire qui fit par aprèes faire des cauchemars à toute l'Europe : exils, assassinats, massacres, le tout par des moyens horribles.

Vous pouvez retrouver l'histoire générale sur Wikipedia, mais rien ne vaut la lecture de ces trois tomes tout à fait réussis, dont le premier tome assez calme ne laisse rien présager de la surprise horrible et de l'apogée dans l'horreur que sont les tomes 2 et 3. Sacrée lecture, la vache !

Jeronimus, une bande dessinée en trois tomes superbes de Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanx, chez Futuropolis.
ISBNs : 978-2-7548-0131-7, 978-2-7548-0218-5, 978-2-7548-0311-3), existe en coffret intégrale

mercredi 16 novembre 2011

Chine Eternelle, que de bouleversements en si peu de temps

Dans la lignée des bandes dessinées évoquant des morceaux d'histoire, Une Vie Chinoise conte la longue déambulation d'un homme qui aura connu l'avant, le pendant et l'après Mao.



Li raconte sa propre vie, telle qu'il l'a vécue, sans trop de fards, sans trop d'embellissements, dans ce qu'il y a eu de dur mais aussi de beau au cours des 50 ans passés en Chine. D'abord l'enfance, avec un père cadre du parti dans une petite ville de campagne, pendant que s'instaure rapidement le communisme maoïste, qui déferle comme un torrent dans la plaine calme de vies engoncées dans des décennies de tradition. Le rêve communiste vire peu à peu au cauchemar, avec les drames et la famine liées au Grand Bond en Avant. Par la suite, la mutation vers l'ouverture à l'extérieur après la mort de Mao façonne une nouvelle évolution pour Li, une période bouillonnante et trouble, avec un adolescent qui devient un vrai adulte. Le dernier épisode, intitulé "Le Temps de l'argent" évoque la transformation vers un capitalisme triomphant et frénétique de la Chine.



Ce récit autobiographique est intéressant pour comprendre comment la Chine a absorbé ses révolutions successives avec toujours un enthousiasme illimité, comment elle est passé d'extrêmes à d'autres. Cette évolution difficile à comprendre pour un occidental est ici racontée de l'intérieur, avec des yeux chinois, ce qui nous aide à appréhender les bouleversement qu'a connue la Chine en 60 ans. C'est en plus bien écrit et bien dessiné. Un régal.


Une Vie Chinoise - Le Temps du père, Le Temps du parti, Le Temps de l'argent
3 volumes grand format par P. Otié et L. Kunwu, chez Kana
ISBN de l'intégrale en coffret : 3600121201835 (mais existe en volumes séparés)