vendredi 16 novembre 2012

Four more years !

Non, ce n'est pas un message sur les élections américaines. Simplement la constatation que ce blog soufflera sa 4ème bougie à la fin du mois.

C'est le moment de se poser des questions : que garder ? Que changer ? Je ne sais pas. Je vais y réfléchir et, non, je n'ai pas l'intention d'arrêter, si vous faites partie des rares que ça tracasse. D'ailleurs, si ça vous tracasse, c'est peut être que vous avez des idées. Hésitez pas à me dire ce que vous voudriez voir changer. La seule chose sur laquelle je ne pourrai rien faire, c'est mon rythme de lecture. Soyez indulgent, j'ai un lémurien pour animal totem...

jeudi 15 novembre 2012

Câlinouuuuuuuuuxxxxx !!!

Je fais la fiche de ce tout petit livre parce qu'on m'a récemment fait remarquer le côté sombre, déprimant, de mes lectures. Bon. Aujourd'hui, un "feel good book", alors. Pis c'était la journée de la gentillesse l'autre jour...

Calinouuuuux


Je suis vraiment qu'une grosse madeleine. Ma copine dirait "gros nounours" et ça tombe bien, parce que ce livre est rempli de petit nounours. Alors voilà, un petit livret avec des nounours toucâlins, ben moi ça me fait quelque chose. Ben ouais. Alors j'ai lu ce petit livret en une vingtaine de minutes. Il dit pourquoi il faut faire des câlins et décrit les types de câlins. Le tout de manière très amusante, illustré avec de jolis dessins naïfs de gros nounours gentils qui se prennent dans les bras.


Y'a quand même une ou deux phrases qui m'ont dérangé, des phrases un peu "conservatrices" sur la famille (l'une dit que le plus souvent, c'est maman qui fait la vaisselle), mais je chipote, beaucoup. C'est vraiment chouette et je me sentais tout chose en le finissant. Un vrai "feel good book".


Le petit livre des gros câlins, de Kathleen Keating, illustré par Mimi Noland
chez Points, ISBN n°2757802550

mercredi 7 novembre 2012

On peut apprendre à tout âge en s'amusant

J'aime les Annales du Disque Monde depuis... Très très longtemps. En gros, il en sort dans les 2 par an, chaque année. Et chaque année je les achète et je les lis. Je viens de finir le 34è volume de la série et j'ai commencé au 5. Ca fait donc quelques années, surtout qu'en fait j'en ai lu 49 car tous ne sont pas de cette série même s'ils sont du même univers. Enfin, je disgresse et vous vous en tapez probablement. Disons que je suis avidement cette série depuis une vingtaine d'année... Et je viens de finir le dernier paru à ce jour, et c'est lui qui m'a donné envie de parler ici de cette série, parce qu'il y a matière.

Normalement, le Disque Monde est un univers médiéval fantastique. Mais, dès les tout premiers, chaque volume a servi à Pratchett comme laboratoire. L'idée est d'introduire une idée ou un comportement modernes dans un univers parfaitement établi et de regarder comment cette nouvelle idée se développe. Par exemple, comment la population d'une ville médiéval fantastique standard réagit-elle à l'arrivée du tout premier touriste ? "Vous dites qu'il est venu uniquement pour ... visiter ? Il est fou !"

Bon, on a un univers médiéval fantastique. Je passe sur les détails marrants sur la géophysique de l'univers, à savoir un monde en forme de disque, posé sur quatre éléphants, posés sur le dos d'une tortue, qui se balade dans l'espace, pour me consacrer à l'essentiel : un univers comportant des humains, des gobelins, des trolls, des nains, des vampires et des loups garous, des "Igors", une propension à se soumettre au cliché littéraire et où plus les gens croient en quelque chose, plus ce quelque chose est Vérité. Ca semble assez classique.

Maintenant, ajoutons-y une idée moderne.

Tenez : La Presse. C'est le cas dans la Vérité. Un homme décide de créer un journal, où il y écrirait les niouzes, avec une propension à vouloir dire la vérité. Bien sûr, certaines forces politiques de la ville détestent cela et cela amène à pas mal d'histoires cocasses mais, surtout, le lecteur découvre par l'exemple et avec humour les notions de censure, de liberté de la presse, de diffamation, etc.

Tenez : La Banque. C'est le cas dans Monnayé.
Tenez : La Police moderne, la Loi & l'Autorité. C'est le cas dans Guet des Orfèvres ainsi que dans Coup de Tabac.
Tenez : La Guerre, le Racisme (Coup de Tabac là aussi), le Pouvoir, l'Histoire, l'Immigration, la Religion, etc.


Bien sûr, tous les livres ne sont pas éducatifs de cette manière, mais l'univers de Pratchett dans ses détails, reste toujours moderne et évolue au fur et à mesure des volumes. Bref, cette série est vraiment une perle. Foncez*.

Coup de Tabac de Terry Pratchett chez l'Atalante (existe aussi en poche)
ISBN n°2-84172611-8

* : lisez-les en français. La traduction est excellente et en profite pour transcrire toute référence évidente pour un lecteur britannique en référence évidente pour un lecteur français. Chapeau bas, monsieur Couton.

mercredi 17 octobre 2012

Dans la joie jusqu'au cou

Hier soir, je me suis relu un classique des classiques en bande dessinée. Une classique méconnu, hélas. On se demande pourquoi. Les débuts de Griffo au dessin, qui donnera quelques œuvres géniales un peu plus tard, avec Dufaux, mais qui a ici un dessin qui n'est pas sans rappeler le style graphique de Watchmen, dont il faudrait que je cause un jour. Van Hamme au scénar, connu pour plein d'autre choses mais qui signe ici une histoire écrite à l'encre de la colère.



Dans un futur très très proche (et un peu passé, même, vu l'âge de la BD) le gouvernement a tout amélioré. La médecine est gratuite pour tous. Par contre, il y a une police médicale qui veille à ce que vous preniez bien toutes les précautions pour pas devenir malade, avec contrôle réguliers et amendes. Tout le monde a droit à un mois de vacances gratuites mais sans pouvoir choisir où ou quand et le bonheur y est obligatoire, sous peine de punitions. Tous vos fichiers sont centralisés, mais au moindre problème, vous n'existez plus et devenez un illég', un non-être. La justice, elle est fournie par un ordinateur centralisé qui ne se trompe jamais. Ou presque.

Un futur parfait, idéal, magnifique... cauchemardesque. Et la conclusion en est terrible.

Bien sûr, c'est très très très inspiré de 1984 d'Orwell. Je dirais même que SOS Bonheur est une mise en BD, avec quelques idées nouvelles, de ce qui fait le fond de 1984. Et c'est super bien fait. On ne peut attendre moins de l'excellent collection Aire Libre.

Alors, si vous voyez l'intégrale ou les volumes séparés de cette BD dans une brocante ou un magasin (l'intégrale reste dispo), jetez-vous dessus.

SOS Bonheur - 3 volumes ou 1 intégrale de Griffo et Van Hamme, chez Dupuis/Aire Libre
ISBN n°9782800126395

mercredi 5 septembre 2012

Si on n'a plus le droit de dire d'un livre que c'est une merde...

Alors voilà (merci Alias), je la fais courte : une blogueuse a critiqué un livre qu'elle avait payé avec ses sous. Le livre lui a pas plu. Elle l'a écrit. L'éditeur est venu lui chier dans les bottes, alors elle a retiré son article.
Dans ce genre de cas, que faisons-nous ?
Ben on streisande le truc, tiens.
Aussi : allez sur son blog. Lisez les trois derniers articles. Et streisandez-moi ça à votre tour.

Parce que ça pourrait nous arriver à tous.

"Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004." (Préambule de notre constitution)

Et donc :
"Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi." (article X de la dite déclaration de 1789)
Source : le site de l'assemblée nationale

(Ceci dit, je pense qu'Eolas dirait sûrement que je raconte n'importe quoi au niveau droit et il aurait sûrement raison, vu que lui sait de quoi il parle) 

MISE A JOUR : Alias propose un lien vers un guide d'autodéfense des blogueurs. Le voici
MISE A JOUR 2 : Quenouille a reçu un droit de réponse du 'pas éditeur'.

mardi 21 août 2012

Adieu, Roland.

ROLAND C. WAGNER est décédé. Un grand auteur malheureusement peu connu.

Tu m'auras beaucoup fait rêver avec tes univers. A quelques rares exceptions près, parce que je n'ai pas réussi à les trouver, j'aurai lu tout tes romans et ils m'auront tous plu.

A bientôt dans la psychosphère, j'espère.

mardi 24 juillet 2012

Hunter Stockton Thompson & Spider Jerusalem


Transmetropolitan, je pense que c'est ma BD préférée du moment. Le personnage principal est un journaliste au style direct, "gonzo", basé sur Hunter S. Thompson, tant dans la personnalité que le look (cherchez une photo de HST lors de la 'bataille d'Aspen') ou l'écriture. Au début de la bande dessinnée, il revient dans la ville, forcé de tenir une colonne. Une élection présidentielle va avoir lieu et il veut tout faire pour que "The Beast", le candidat sortant, ne soit pas réélu, au profit du "Smiler". Malheureusement, Smiler est encore pire que son prédecesseur, qui respectait encore vaguement quelques règles.
Vous vous demandez pourquoi j'en parle ? Ben parce que les bandes dessinées qui traitent de la collusion pouvoir-médias et qui plus est son bien écrits, enlevés, sans perdre de vue leur sujet, y'en a pas des tonnes. C'est le genre de BD qui vous enfonce deux doigts dans les narines pour vous coller les yeux sur la page jusqu'à ce que vous ayez fini le dernier tome, les yeux rougis par la fatigue, à des heures indues.

Transmetropolitan, Warren Ellis et Darick Robertson, chez DC Vertigo (en VO) et chez Urban Comics (en VF)

Mais pour parler de livres, je ne peux qu'évoquer avec plaisir le personnage dont Spider Jerusalem est issu. Hunter Stockton Thompson est une légende du journalisme. On a beaucoup parlé de sa personnalité borderline, avec force provocation et consommation de drogues et d'alcools. On parle trop peu de son style journalistique, sauf pour le décrire de manière un peu bizarre, un peu dénigrante. Parce qu'il est l'inventeur du style "gonzo" (ou se réclame comme tel) et a été imité jusqu'à la nausée par des tâcherons dénués de tout talent.
Ok, HST se met en scène dans ses articles, et il le fait avec un style provocateur, direct, violent, "dans ta face". Prenons l'exemple de "The Kentucky Derby is decadent and depraved", où il raconte comment il essaie de pénétrer la loge VIP. Ca se termine avec lui et son dessinateur qui fuient en bagnole, les yeux massacrés à la bombe lacrymo. On ne saura rien de la course. Sauf qu'au cours de cet article, HST parvient à décrire toutes les couches sociales présentes en détail, avec des constatations intéressantes sur le public que cet événement attire et pourquoi. Un excellent article. Et le style en fait un vrai plaisir à lire, jusqu'à son hilarante conclusion. C'est ça, HST. De l'excellent journalisme, un témoignage sur un pan assez particulier de l'Amérique d'une époque, dans un style déchaîné. Ce qu'il faut lire en priorité ce sont ses articles pour toutes sortes de journaux (Rolling Stone, National Observer, San Francisco Examiner, Playboy, Espn.com), rassemblés dans la collection des Gonzo Papers : The Great Shark Hunt, Generation of Swine, Songs of the Doomed, Better Than Sex et (je l'ajoute car il rentre dans la gamme même s'il n'en porte pas le nom) Hey Rube.
A ça s'ajoutent Fear and Loathing on the Campaign Trail '72, Fear and Loathing in Las Vegas et Hell's Angels. Sans parler de ses autres romans et de 3 films (Where the buffalo roams, Rhum Diary, F&L in Las Vegas).
Tout a été traduit en français ou est en passe de l'être, n'hésitez pas. Foncez.

jeudi 19 juillet 2012

Bienvenidos en Tijuana

Tijuana, l'une des villes les plus célèbres du Mexique. L'une des villes frontières. Le passage mythique pour tenter de fuir vivre chez les "gringos". Le départ d'un mur de la honte, un autre. Le décor de trouzaines de films. Le lieu de débauche de certains qui vivent au nord. Pour la plupart, une immense ville, fractionnée, travailleuse, intense. 60 millions de personnes passent la frontière chaque année, pour toutes sortes de raisons.


Pour des raisons de doc, j'ai cherché à en savoir plus sur cette ville qui cristallise tant de mythes modernes nord-américains. Et je suis tombé par hasard sur ce livre. Les trois auteurs ont tenté de donner un aperçu de ce qu'était Tijuana, d'à quoi ressemblait la vie réelle là. Immense mosaïque littéraire faite de photographies de rue et de citations de textes divers et nombreux provenant de toutes sortes de source (littéraires, documents officiels, articles de journaux, statistiques). Kaléidoscopique, le portrait est, bien sûr, incomplet et fragmenté, mais au final, difficile de donner un meilleur panoramique. Le lecteur, comme une mouche, recompose au final une image dans sa tête. J'ai rarement vu une meilleure façon de présenter une ville, quelle qu'elle soit (et pourtant, dieu sait que je me suis tapé des atlas de villes imaginaires bien péraves - Chaosium, celle là elle est pour toi).

Here is Tijuana, de Fiamma Montezemolo, Rene Peralta, et Heriberto Yepez
chez Black Dog Productions, ISBN n°1-9047724-55

lundi 9 juillet 2012

Ni télévision

"Il n'est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun. Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes. Travaillons au salut commun." ~L'Internationale

Auguste Blanqui était un athée. Un anarchiste anti-clérical qui ne rêvait que dependre le dernier curé avec les tripes du dernier banquier.
En tout cas, on peut le caricaturer ainsi quand on ne souhaite pas creuser une pensée quand même bien plus développée et bien moins caricaturales d'un homme qui fut quand même une des figures essentielles de La Commune, pour la redistribution des capitaux et la collectivisation. Il pensait qu'il fallait une dictature éclairée d'un petit groupe de personnes pour mettre en place les choses avant de rendre le pouvoir au peuple. Bref, un penseur "ultragauche" très discutable (et discuté) mais aussi le symbole même de l'insurgé, stratège et tacticien des vagues révolutionnaires qui ont secoué la fin du XIXè en France.





Ce recueil de texte regroupe tous les pamphlets de Blanqui contre la religion. Ils sont cinglants. Ils sont saignants. Ils sont plaisant à lire. Ca casse du curé, ça mord du croyant, ça fout le feu aux bénitiers. C'est un peu violent à mon goût sur le sujet, moi qui ne suit qu'athée, mais ça permet de se lire un bon gros pamphlet bien virulent et ça défoule le païen que je suis. A emmener à la mer pour le lire au bord de la plage, avant de s'endormir sous le soleil de plomb en se cachant le visage sous un joli livre orné d'un slogan bien senti, en ces temps de repli religieux généralisé.

Ni dieu, ni maître de Auguste Blanqui
chez Aden. ISBN n°978-2930402772

lundi 2 juillet 2012

(...) et tout bronzé


Intéressant essai que celui-ci. La passion du bronzage est une inversion totale du canon esthétique (sur le sujet de la peau mais aussi des vêtements) qui s'est produite sur la première moitié du 20ème siècle, sur quelques décennies entrelardées de deux énormes conflits. Ce passage de la femme claquemurée et dont on célèbre le tein diaphane et le maintien à la femme en bonne santé au corps cuivré et dénudé (du corset à la minijupe, du maillot de bain couvrant totalement au monokini-string voire au naturisme) est une basculement excelpionnel par sa globalité, sa rapidité et son extension à nombre de domaines sociaux.

Plusieurs explications avaient été avancées à ce sujet, comme le lancement par Coco Chanel de la peau bronzée, les congés pays de 1936 ou encore le besoin de se distinguer de la masse i.e. laborieuse à la peau bronzée par le travail des champs dans l'"ancien régime" puis laborieuse à la peau d'une pâleur maladive par le travail en usine dans le "nouveau". Au travers de son essai, Pascal Ory commence par borner temporellement ce phénomène social avant de s'attacher à l'expliquer. Les événements et éléments ayant fait basculer le paradigme ne sont pas simples : les éléments énoncés plus avant sont effectivement présents mais ils sont loins d'expliquer le déclenchement, l'ampleur et la vitesse du phénomène. Le livre, après la question de datation, développe plusieurs axes par exemple"soigner" quand le corps médical commence par déconseiller le soleil jugé dangereux puis par promouvoir les bains de soleils et la nudité jugés excellents pour l'hygiène de vie...

L'économie et la publicité, eux aussi, ne sont pas dénués d'impact mais ne peuvent eux aussi être établis comme facteurs uniquement prescripteurs puisqu'un commerçant ne crée pas forcément le désir. Il étend et amplifie un désir latent ou méconnu.
Les guerres, elles aussi, ont eu un impact sur tout cela.

Bref, un essai court mais agréablement écrit, bien développé, qui étudie en détails ce faisceau d'événements et de facteurs corrélés qui font qu'aujourd'hui, dans les prochains mois, vous allez vous étendre sur une plage de sable fin, dénudé(e) voire nu(e), pour vous exposer agréablement au soleil et profiter d'un temps de repos bien mérité.

Bonnes vacances et profitez bien !

L'invention du bronzage de Pascal Ory
aux Editions Complexe ISBN n°978-2804801458

Edit : Thomas a raison, je n'ai appelé personne pour la suite. Donc je propose à Thomas, Alias et Munin de participer.

mardi 26 juin 2012

CIVBLOGGER 2012

Alors voilà, à l'instar de radioblogger 2012, moi aussi je lance mon challenge 2012.

C'est l'été, il fait beau (j'espère chez vous, parce que chez moi...) vous lisez tranquillou sur une plage des îles d'or votre SAS ou votre San Antonio de l'année en sifflant un p'tit jaune. Calme et volupté. Je connais. J'aime moi aussi ça. Cependant, ça serait cool de profiter de votre été pour rajouter à votre pile de polars et de Compagnie des Glace un p'tit essai, un p'tit bouquin un peu sérieux (ou rigolo mais HHOS) traitant d'un sujet de société, de politique, de civilisation. Pis après, vous nous dites ce que vous en pensez. Et contrairement à ce que peut bien penser ce gentil blog gaucho-boboïsant (moi aussi je vous aime), vous pouvez être de n'importe quel bord ou opinion. Ce sera chouette de vous lire, de rencontrer des opinions et des vues différentes. Quel qu'aie été votre vote sur les récentes élections : c'est bien connu que juillet-août c'est la trève de la politique.

Des règles parce qu'il faut mettre un cadre qui se veut léger (mais vous pouvez bricoler, hein)
Le nom : #civblogger2012 J'admets que j'aurais pu trouver mieux.
Il s'agit de lire ou d'avoir lu un bouquin explorant un thème de société, un thème politique ou un thème de civilisation (évolution, tendance, prospection).
Vous en faites la fiche de lecture.
Vous citez trois bloggers (que vous prévenez) pour leur proposer de participer.
Vous citez ces règles et mettez un lien vers le message de blog qui vous a demandé de participer, histoire d'être sympa avec lui.

Après, essayez de me pévenir (via les comments, ou mail, ou whatever), que je vous centralise ici...

PS : oui, j'ai bien aimé lire des SAS, des James Bond, des San Antonio, des romans médfan Fleuve Noir et les premiers tomes de la Compagnie des Glaces. Surtout à la plage.

Mon billet : L'Invention du bronzage
Le billet de Thomas B. : No Kid 
Le billet d'Alias : Zen & The Art of Motorcycle Maintenance

Jeu de rôles et christianisme

Certes, je joue parfois au jeu de rôles, et je trouve que c'est un chouette passe temps. Je trouve pas qu'il y ait grand chose à en dire ici bas, c'est pour quoi je ne m'étendrai pas plus sur le sujet (quoiqu'un jour je puisse faire un billet sur les univers de jeux de rôles et la présence en leur sein d'idées politiques ou non, mais il me faudrait du temps et l'amour de la controverse).

Récemment, une intégriste catho de service a raconté des bêtises obscurantistes dans une vidéo. Une connaissance à moi, croyant lui aussi, lui a répondu de fort belle manière, alors je fais tourner.

Bravo Cuchu.

PS : faut que je pense, en bon anar, à faire ce billet sur le petit recueil intitulé "Ni Dieu, Ni Maître" de Blanqui...

lundi 25 juin 2012

Et si je refaisais le saut dans le temps ? Radioblogueur 2012

Taggé par M. Thomas Bé, je me dois donc de participer à l'exercice.

Ire areuh zi Rülz :

1 - choose your summer song (it doesn’t need to be a classic summer hit, can be very personal, from a local band, something that exemplifies your previous summers, anything goes really)
2 - write a blog post about it including a link to the music/YouTube video etc
3 - paste these rules, linking to the original post
4 - tag three bloggers to the keep the chain going following the same rules.

Thomas nous dit que les '90s sont finies et voilà t'y pas que j'vous sors ce bon vieux rock des '70s qui a bercé tous les voyages en bagnole avec mes parents, longtemps bien longtemps avant que je ne sache ce que veulent dire les paroles.



On va pas faire long, vous la connaissez. Le film est fun à condition de le voir au Studio Galande à Paris. Sinon, vous allez vous faire chier grave à la moitié. La musique est bonne et c'est LA cassette (dans sa version Original Cast, bien évidemment) qui tournait en boucle dans la bagnole quand on partait en road trip familial.

Sinon, pour ne pas déroger aux opinions étalées sur ce blog, je me permets de coller une autre chanson, plus raccord:



C'est presque d'actualité, même si l'événement originel date de 1985.
Pis lisez ça, aussi.

Et pis pour faire suivre, on va demander à l'apprenti photographe, au reviewer de progressif et à une couturière ingénieuse.

NB : vous avez échappé au célèbre "Tout nu et tout bronzé" de Carlos, c'est déjà pas mal ;)

vendredi 15 juin 2012

DMZ : Au plus près de la zone (démilitarisée)

Et voilà, c'est fini. Putain, j'aurai vraiment dévoré chacun des volumes de cette série comme un soiffard déshydraté face à une pinte de bière fraîche, au verre perlant de fraîcheur. Je vais d'ailleurs en profiter pour étendre le sujet à plusieurs comics parlant de la presse américaine.

DMZ, donc, est une série de comics américains créée et scénarisée par Brian Wood et illustrée par Ricardo Burchielli en majeure partie. Sous des couvertures qui claquent se cachent une histoire qui, bien que partant sur des bases friables, se développent en une vraie lettre d'amour pour New York City et ses habitants. Mais c'est aussi une bande dessinée où les personnages fricotent avec la politique, le pouvoir, les médias et n'en sortent aucunement indemne.
Dans un passé proche, le Midwest a lancé une seconde guerre civile et a conquis une part des USA, vers la côte Est, où le combat étant arrivé à un statu-quo sur l'île de Manhattan, désormais une zone démilitarisée fragile, où la population est prise dans l'étau étouffant de deux armées et de nombreux groupuscules locaux. La BD commence quand Matthew Roth, un stagiaire en journalisme, accompagne un célèbre journaliste (et accessoirement monumental trou du cul) pour un reportage à l'intérieur de la DMZ. Le susdit trou du cul se fait abattre avec ses sous-fifres par un sniper et seul Matty survit, avec une partie du matériel qu'il transportait pour l'autre. Seul relais de l'agence de niouzes au sein de la DMZ, celle-ci va le nommer sur le champ correspondant de guerre et le sommer de continuer le boulot. Au début, il va couvrir sereinement ce qui se passe et découvrir la vie au sein de l'île de Manhattan, avec ses snipers, ses factions, ses affamés, ses courageux. Par la suite, le héros découvre la censure, les jeux de pouvoirs, la politique, les collusions, les trahisons, etc. et il n'en ressortira ni propre ni indemne. Dernièrement, le 12è et dernier volume de la série vient d'être publié en anglais et achève cette superbe histoire avec la dureté d'un couperet. C'est gentillet au départ, mais ça prend carrément de l'ampleur au fur et à mesure.

A noter que Vertigo a sorti récemment en anglais un album appelé Channel Zero qui contient les graines d'idées qui germeront dans DMZ.

DMZ de Brian Wood et Ricardo Burchielli, 12 volumes en anglais chez DC Vertigo ou chez Urban Comics pour la VF



Channel Zero, Brian Wood, intégrale en 1 volume chez DC Vertigo

Puisqu'on parle de comics sur les journalistes, voici quelques autres lectures que j'ai beaucoup appréciées.J'ai déjà parlé de Joe Sacco et de Art Spiegelman, donc je ne parlerai pas d'eux ici, surtout qu'ils ne font pas dans la fiction.

D'abord, il y a le délirant, funky, déjanté, vulgaire et excellent Transmetropolitan. Dans un futur post-cyberpunk plutôt optimiste, Spider Jerusalem reprend son taf de journaliste dans le gros journal de la ville. Drogué, vindicatif, irascible mais aussi génial, cette copie conforme de Hunter Stockton Thompson va changer le visage de son pays en s'immiscant dans la politique nationale par ses tribunes au vitriol. Un humour grinçant, pas mal de répliques qui claquent et là aussi une critique de la collusion médias&politique.


Transmetropolitan, de Warren Ellis et Darick Robertson 11 volumes chez DC Vertigo ou chez Urban Comics pour la VF

Il y a aussi The Nightly News, une bande dessinée au graphisme proprement hallucinant, par Jonathan Hickman. Dans celui-ci, les médias sont submergés par un acte de violence majeur et n'arrivent pas à traiter le sujet autrement que par leur petit bout de lorgnette et c'est justement grâce à ça que la collusion média/corpos va prendre son pied.


The Nightly News, de Jonathan Hickman, chez Image Comics

Il ne me reste plus qu'à évoquer Shooting Wars. Il s'agit à l'origine d'un web comic où un vidblogger va se retrouver "embedded" dans une unité de l'armée américaine au Moyen Orient. Et forcément, ça tourne mal. Les médias indés face à la censure de la Grande Muette (l'armée) et les médias soumis. Pas forcément réussi graphiquement mais avec de belles trouvailles. Assez violent.

Shooting War, de Anthony Lappé et Dan Goldman, chez Grand Central Publishing

Il faudra un jour que je parle de la BD "Le Photographe", aussi.

mardi 12 juin 2012

On croit quelquefois haïr la Flattrie...

... mais on ne hait que la manière de flatter.

flattr


J'adapte à ma manière le dicton de La Rochefoucauld pour parler de Flattr. Certains d'entre vous l'ont remarqué, j'ai collé un bouton "Flattr" sur le coté de ce blog pour permettre aux quelques uns qui aimeraient les messages de ce blog de se signaler, sachant que je reverserais la valeur de ces dons via flattr aussi.

Mais comment c'est-y que ça marche, vous dites-vous (ou pas) ?
Le principe, c'est que vous dédiez, chaque mois, une somme à distribuer, même très faible. Dans mon cas, 2€. Oui, c'est pas bézef, je vous l'accorde, mais c'est déjà ça (pis ça augmentera à l'occasion). Après, quand je vois un message de blog, une photo, un machin Internet doté d'un bouton "Flattr!" et que ça me plaît, je clique dessus. Pour peu que mon compte Flattr soit alimenté, il va, à la fin du mois, distribuer (2€/nombre de bidules flattés) à tous ceux que j'ai flattés. Si je flatte 2 trucs, ça fait 1€ chacun. Pour 4, ça fait 0.50€ chacun. Etc. Dans l'autre sens, les dons que je reçois, alimentent mon compte à moi.

Sachant que Flattr récupère 10% des dons. Evidemment, si tout le monde reverse les dons, c'est Flattr qui gagne. Mais j'espère que mes quelques sioux reversés s'ajouteront pour faire une somme correcte aux gens qui m'ont fourni du Bon Web.

Ce mois-ci, j'ai reçu 1.35€ via ce type de dons (récompensant les messages "Fantasmes d'Acier" et "Les Préjugés ça craint"). Dons qui vont donc alimenter le compte à Flattr qui m'est associé et qui iront récompenser les gens qui pour moi font du Bon Web. J'espère que nombreux seront ceux qui installeront ce bouton. J'espère aussi que Flattr finira par baisser la taille de sa commission (parce que ça fait cher la prestation de chambre de compensation).

vendredi 25 mai 2012

Les préjugés, ça craint

J'avais parlé il y a fort longtemps d'un petit livret que m'avait laissé la Cimade (wikipedia) dans ma boîte aux lettres. Il était excellent. J'ai trouvé hier un nouveau livret dans ma boîte aux lettres et je me sens tenu d'en parler tant il est excellent.

"On n'est plus chez nous."
"On ne peut pas accueillir toute la misère du monde."
"Ce sont tous des criminels, les chiffres sont là."
"La France aux français, la Bourgogne aux escargots."
Ad nauseam.

Marre.
Donc, si vous manquez de répondant contre ces soi-disant 'arguments', je ne peux que vous pousser à lire le petit livret de, quoi, dix pages ? fourni par la Cimade. Dans ce petit recueil, vous trouverez les réponses argumentées et chiffrées, avec force preuves, pour répondre à ces clichés dont l'inanité ne peut que révolter l'humaniste en vous.

Petit Guide pour lutter contre les préjugés sur les migrants (réédition), écrit et édité par la Cimade. Vous pouvez l'y télécharger.

mardi 22 mai 2012

Les lianes et l'eau d'Issey

Normand Baillargeon, j'aime bien ce que j'ai lu de lui.Bon, certes, j'ai pas lu foule de livres de lui. Deux. Mais le premier était vraiment une petite merveille, et l'autre était fort intéressant. Aussi, quand j'ai vu son nom au-dessus du titre "Liliane est au lycée", je n'ai pas hésité et l'ai mis dans ma besace. Après paiement à ma libraire, qui me faisait les gros yeux en me voyant l'embarquer - je suis parfois distrait.

Le sous-titre de ce livre, paru dans une collection de Flammarion que je ne connaissais pas - Antidote - est : "Est-il indispensable d'être cultivé ?"

Baillargeon (canadien) part de la constatation suivante : les librairies françaises ont des rayons entiers de bouquins dédiés à un étrange animal, à savoir la Culture Générale. Nombre d'anecdotes médiatiques font état de politiques et autres célébrités pris en flagrant délit d'inculture (Lefebvre et son amour pour Zadig&Voltaire, par exemple). A partir de là, il essaie de comprendre ce qu'est la Culture Générale au sens généralement entendu, avant de la détruire.


En fait, l'auteur n'a rien contre la culture. Bien au contraire, sa conclusion est que la culture rend l'individu meilleur et qu'elle est une nécessité absolue pour le dialogue démocratique afin d'empêcher qu'il ne se transforme en guerre de propagande et de slogans (ce à quoi je répondrais qu'on en y est déjà hélas, cf. fiches précédentes sur le Storytelling). Ce qu'il défait, à raison, c'est l'organisation et les choix faits dans la somme d'éléments appelés Culture Générale qui est uniquement composée d'éléments provenant de l'occident, avec des choix extrêmement discutables, et méprisant à la fois les sciences "dures" ainsi que les éléments populaires (dans certains milieux on s'énorgueillit d'être nul en maths ou de ne pas savoir ce qu'est l'entropie*, de n'avoir jamais lu une bande dessinée ou ne pas savoir ce qu'est un comic**). A partir de là, il reconstruit une proposition de ce que devrait comporter une culture qui se veut générale telle qu'elle améliorerait la vie des citoyens qui y accèderaient, avec des vues sur l'éducation - des enfants ainsi que populaire - sans tomber dans la tentation relativiste et autres déraillements.

Le livre est bien fait et intéressant. J'ai beaucoup apprécié ses conclusions. Par contre, j'ai trouvé très très longue la première partie, assez répétitive, parfois péremptoire et j'ai même trouvé assez ironique (était-ce voulu ?) la destruction de la notion de Culture Générale à l'aide de citations. Le cri d'amour pour la philosophie qui orne un des chapitres est lui aussi un peu longuet, mais reste intéressant.

Bref, malgré ces quelques défauts, une bonne lecture et une thèse que je ne peux que défendre, qui m'a rappelé les spectacles Inculture de F. Lepage...

Liliane est au lycée de Normand Baillargeon
chez Flammarion, ISBN n°978-2-08126426-7

* : ce qui est, comme il le dit si bien, l'équivalent scientifique de n'avoir jamais lu un vers de Shakespeare
** : A mon humble avis, la BD américaine et ses super héros sont le reflet du pays qui les as créés, comme toute culture, et sont quelque chose à connaître au moins en surface pour mieux comprendre l'esprit qui habite les Etats-Unis

mercredi 16 mai 2012

Deux petits livres et deux grosses BD


J'ai lu deux petits livres de chez Allia, mon éditeur de microbouquins favoris : No Exit et La Grève des Electeurs.
Pour une fois, je suis pas hyper convaincu. Le premier est la traduction d'un article de journal anglais sur notre Ex-président Zébulon, qui franchement enfonce des portes ouvertes par tout le monde sur les 5 dernières années. Le second est un texte que je pense qu'il est nécessaire de lire, une critique acerbe du concept de représentant élu plus qu'une critique de l'acte de voter. En très résumé : inutile d'aller voter parce que celui que vous élirez ne vous représentera pas et n'est là que pour son propre compte. C'est pas tout à fait vrai, et c'est aussi très loin d'être faux.
Cela a été écrit en 1888 et ça se sent. Aujourd'hui, je pense que plus personne n'est dupe, à part les militants (les vrais, les tatoués, les décérébrés). Quelques livres ont développé plus la critique de cette représentativité... Je pense à une nouvelle de SF où tous les postes sont donnés à la loterie, ainsi qu'à une étude de socio bien plus sérieuse étudiant les conséquences d'un tel système. J'en ai oublié les noms mais ça doit se googler aisément...
Et, enfin, les partisans de l'abstentionnisme ne m'ont jamais vraiment convaincu. Je veux bien qu'on en "tienne compte" comme ils le désirent, mais comment ? Et à quelles fins utiles ?

No Exit, de Philip Gourevitch ISBN n°978-2844855701
La Grève des Electeurs, d'Octave Mirbeau ISBN n°978-2844853172
Tous deux chez Allia



Après toutes ces émotions, je me suis tapé les deux tomes de Quai d'Orsay, la BD que, paraît-il, Galouzeau offrirait à tour de bras. C'est vrai que, surtout à la lecture du tome 2, il est difficile de douter de la parenté du personnage principal avec le dit Premier Ministre de Chirac qui fut, effectivement, au Quai d'Orsay de 2002 à 2004 et prononça un discours à l'ONU qui a marqué l'histoire de cette assemblée (on peut d'ailleurs se le procurer dans la petite collection de Points consacrée aux discours, que j'affectionne).
J'ai énormément aimé. On y voit le ministère des affaires étrangères de l'intérieur, décrit avec humour dans une caricature qui ne fait pas dans le lourdingue (on est pas dans le Gerra, ça change).
C'est avec une certaine affection et une, semble-t-il, très bonne connaissance des rouages, que les auteurs croquent les mécanismes de la politique étrangère française. Ils ont limé les numéros de série juste ce qu'il faut pour qu'on reconnaisse les événements, lieux et personnages sans qu'ils aient besoin de les citer. C'est bien mené, enlevé, positif et très agréable à lire. Une très chouette BD et je remercie mes potos d'EnQulture de me l'avoir collée dans les pognes.



Quai d'Orsay, Chroniques diplomatiques chez Dargaud
Deux volumes de Christophe Blain et Abel Lanzac (pseudo du scénaristes qui est probablement un membre du Quai d'Orsay)
ISBNs : 978-2205061321 (t.1) et 978-2205066791 (t.2)

Ils en parlent chez les corbeaux.

lundi 5 mars 2012

Hihihi





Source : ? No sé.

J'ai trouvé ça drôle.

mercredi 29 février 2012

Bientôt la fin des chroniques ?

Bon, avec bientôt cinq ans de retard et la forte probabilité d'une obsolescence à la fois programmée et involontaire, je viens de terminer le premier opuscule de Rambaud dédié aux règne de Notre OmniPrésident, premier de son nom.

Les Chroniques du Règne de Nicolas 1er sont des petits livres qui reprennent les petits et grands événements de l'année concernée, écrits sous la forme de récits de cour royale comme on aurait pu les lire sous le règne du Roi Soleil.




L'exercice est intéressant et, à priori, amusant. C'est correctement écrit, débobinant l'année écoulée pour remettre en mémoire toutes les tartufferies de l'équipe "gouvernatoriale" locale... Sauf que, franchement, passé dix pages, la blague a fait long feu et le style commence à se faire pesant. Les rires s'espacent, les sourires aussi. Heureusement, l'intérêt de me voir rappelé tous ces événements, ainsi que ça modeste taille, m'a permis d'atteindre le bout de l'ouvrage. Sans ça, je crois que je n'aurais pas tenu. J'avais hésité à prendre la série d'un coup, j'ai bien fait de m'en être abstenu. Je ne lirai pas, je pense, les autres.

Si vous n'êtes pas fatigués par le style, ça peut être intéressant. J'ai fatigué au bout de dix pages, donc j'arrête là.

Premières Chroniques du règne de Nicolas 1er, de Patrick Rambaud,
au Livre de Poche ISBN n°978-2253126164

mardi 21 février 2012

Des lectures dures mais nécessaires

Tout occuppé à procrastiner, je m'aperçois que je n'ai pas alimenté ce blog depuis un moment. Bon, alors autant faire un petit billet sur de la BD, et oui, encore. Et en plus, de la BD qui réjouit, qui met de bonne humeur, qui respire la joie.

Ou pas.

En 1992, Art Spiegelman reçoit le prix Pulitzer pour le premier volume de sa BD, Maus. Spiegelman (qui était à Angoulème cette année) a, d'après moi, prouvé avec Maus que la BD était un support noble capable d'aborder tous les sujets et ne se limitant pas "aux petits Mickeys". Maus est une BD dure, une BD sans concessions, ainsi qu'une BD où chaque planche révèle une maîtrise du fond et de la forme incroyable. L'intrication entre la construction et le contenu de chaque planche est un travail d'orfèvre magnifique. Aussi éblouissant qu'est terrible l'histoire racontée.



Pour les 25 ans de cette BD, Flammarion a le bon goût de non seulement rééditer la BD dans un format agréable, mais d'y ajouter "MetaMaus", un livre tout aussi gros racontant sous la forme d'une longue interview d'Art Spiegelman la gestation, la construction et les retentissements de Maus, avec de nombreuses pièces. MetaMaus est, à mon avis, tout aussi intéressant que Maus, qu'il découvre sous de nouveaux angles et renforce tout à la fois.



A coté de Maus et MetaMaus, dont la renommée n'est plus à faire, j'en profite pour parler d'un petit album, plus confidentiel, que j'avais acheté presque par hasard lors d'un salon du livre il y a bien longtemps, et qui traite d'une autre manière le sujet des camps. Il s'agit de Drancy - Berlin - Oswiecim, de Gregory Ponchard. Dans ce petit album, extrêmement personnel lui aussi, l'auteur raconte son voyage de l'un à l'autre de ces lieux dans une progression lente dans le froid et les ténèbres de cette terrible Histoire.

Cet album fut une excellente surprise.

Drancy - Berlin - Oswiecim de Gregory Ponchard
chez Les Requins Marteaux ISBN n°2849610232

Maus & MetaMaus de Art Spiegelman
chez Flammarion
ISBN n°9782081278028 & n°9782080689672

jeudi 12 janvier 2012

Ne faites confiance à personne de plus de 25 ans

(Merci à Gromovar pour l'info).

J'avais parlé de Little Brother, qui n'existait qu'en anglais. Il est enfin traduit, vous n'avez plus aucune excuse pour ne pas l'offrir à votre petit neuveu.

Little Brother, de Cory Doctorow
Pocket Jeunesse, ISBN n° 978-2266187299

mardi 10 janvier 2012

Safe Area Goražde

J'ai déjà parlé de Joe Sacco dans ces colonnes, et certains me reprocheront de ne parler que de BD depuis quelques temps. Je l'avoue : mes lectures actuelles ne sont guères politiques, ni même engagées, à moins de tout voir sous cet angle. Et je n'ai pas l'intention de m'engager sur la vision politique de la monarchie dans "Le Trône de Fer" ou la connaissance dans "Las Aventuras de Sherlock Holmes" (oui, je les relis en Espagnol, histoire d'en profiter pour réviser cette langue).



Dont acte, une BD, encore. Mais pas n'importe laquelle. Joe Sacco s'est fait connaître, au moins en France, grâce à un premier reportage, effectué dans la ville de Goražde durant la guerre de Bosnie-Herzegovine, ce drame humain à deux pas de chez nous qui a duré 3 ans. Sarajevo était sous le feu des projecteurs médiatiques et donc sous une protection qu'on pourrait qualifier de forte par l'ONU. La poche de Goražde, elle, n'était reliée au reste de la Bosnie que par le cordon ombilical de l'ONU que représentait la "route bleue". Sacco se rend là bas quatre mois entre 1994 et 1995 et partage la vie des gens là-bas, principalement au travers de son traducteur, Edin.

Via Edin, Sacco raconte l'enclave, mais aussi les témoignages qu'il recueille, dans son style personnel où les témoignages se mêlent et expliquent la vie présente. Par rapport à Gaza 1956, Goražde est bien plus noir, plus douloureux, plus poignant, plus marquant. On sent que Sacco a été changé pour toujours de son expérience, et cela sourd de son livre.

Définitivement, un livre à lire. Sans compter que la récente réédition a ajouté une grande quantité de notes de l'auteur qui ajoutent encore à l'excellence de l'ouvrage.

Goražde par Joe Sacco, chez Rackham (227 pages)
ISBN 978-2878271423
VO : "Safe Area Goražde"