jeudi 8 janvier 2015

Ne pas devenir comme eux

Après ce qui vient de se passer hier à Charlie Hebdo, c'est tout de suite et maintenant qu'il faut maintenir les valeurs que l'on défend. Sinon on ne devient que celui qu'on réprouve. C'est là, maintenant, dans ces circonstances qu'il faut rester en faveur de la démocratie, de la tolérance, de l'ouverture.
Comme le rappelait hier un ami :
Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie a dit Fabian Stang, maire d’Oslo (25/07/2011), après la tuerie de l’Île Utøya.


Ne pas sombrer dans la répression à tout crin
La répression à tout crin n'est qu'une forme d'interdiction et de limitation de la liberté et de la démocratie. Ce contre quoi se battait le journal. Ce que veut ceux qui les ont attaqués. Vouloir tout contrôler, tout surveiller comme dans un cauchemar Kafkaïen c'est d'abord réduire l'idéal de démocratie, considérer que les agresseurs ont "gagné" et leur ressembler un peu plus.

Ne pas amalgamer
Ceux qui ont attaqué Charlie ont fait un amalgame entre le journal et ses auteurs, entre la France et un de ses journaux, entre un message et un autre. Amalgamer tous les musulmans à ces trois types et ceux qui partagent leurs opinions, c'est encore une fois devenir comme eux : intransigeant et ne voyant plus les nuances. Et créant chez les amalgamés la colère, générant le risque qu'une partie amalgame aussi et aggravant ainsi le phénomène.

Ne pas avoir peur
Le principe fondamental d'une action terroriste, c'est de générer un niveau d'angoisse et de peur sans commune mesure avec l'acte en lui-même, si horrible soit-il. Avoir peur, c'est laisser "gagner" les terroristes, c'est les laisser atteindre leur but. Si certains auteurs médiocres, comme MM. Z. et H., dont on parle trop, en ont fait leur fond de commerce à défaut de savoir écrire ou d'avoir des idées, afin de faire de l'argent (s'ils croient à ce qu'ils écrivent, ça ne fait qu'ajouter la bêtise à la médiocrité), il ne faut pas se laisser aller à glisser sur une pente bien trop facile.

Ne pas "partir en guerre", ne pas se résoudre à la violence.
Déjà, le fanatisme à ce degré est plutôt le symptôme de nombreux problèmes plus profonds, où s'y réfugier apparaît comme une solution simpliste. Vouloir éradiquer la frange dangereuse, c'est au final exactement ce qu'ont fait, à leurs yeux, les terroristes. Et l'Histoire montre aussi combien taper sur les gens les fait changer d'opinion... La violence est le dernier refuge de l'incompétence. C'est se résoudre à réagir comme des enfants.
Ceux qui sortent des bêtises comme "il faut ressortir la peine de mort" : avez-vous remarqué que c'est justement une peine très pratiquée par les groupes qui promeuvent ces actions ? Que c'est exactement la peine appliquée par les auteurs de l'acte qui pensent avoir fait justice ? Que c'est justement ça qui nous fait horreur ? Que Charlie Hebdo était contre cette même peine ?

Bref, ne devenons pas comme eux, car c'est exactement ce qu'ils recherchent. Notre plus grande victoire sera de rester nous-mêmes, fidèles à nos idéaux, afin de soigner les causes du problème et non ses symptômes. C'est ici, tout de suite, dans l'épreuve, que nos idéaux humanistes sont testés. C'est maintenant qu'il ne faut pas les perdre, qu'il ne faut pas se perdre.